PSEUDO/PRÉNOM: Mistaken, Karine. ÂGE, PAYS: Vingt-huit ans. CONNEXION: Régulière. VOTRE AVIS SUR LE FORUM: Il est magnifique, j'adore, contente d'avoir trouver ce scénario  . CRÉDITS: astridbergesfrisbeymania@tumblr, muse (paroles). AUTRE:  

Un vieux billet d'avion : Ce bout de papier chiffonné semblait avoir traversé bien des tempêtes, tant de fois avait-il été manipulé que l’écriture sur celui-ci s’effaçait, lentement. On pouvait néanmoins encore y lire la provenance, la France, là où elle avait grandi, sa mère patrie. La destination, quant à elle, n’était plus une surprise désormais, puisque depuis l’âge de douze ans, sa famille résidait à Swansea. Quitter la Ville lumière, s’exiler au Royaume-Uni ne lui avait pas semblé être un si grand sacrifice. Pas autant que de laisser derrière elle son ami d’enfance et voisin, ce garçon avec qui elle avait grandi et qui occupait une grande place dans sa vie. Pas autant que sa sœur, mais presque. Trop jeune pour réaliser l’impact de ce déménagement, ils s’étaient promis de se revoir, de garder contact… mais la distance eu raison d’eux. En vieillissant, elle songeait parfois qu’il n’avait été qu’une vague illusion de son passé, mais lorsqu’elle remarquait le coin manquant sur son billet, elle ne pouvait ignorer qu’il avait existé, puisqu’il était celui qui détenait la pièce manquante. Seize ans plus tard, Romy se questionnait parfois, se demandant ce qu’il est devenu. Pensait-il parfois à elle? Parce qu’elle, elle ne l’avait jamais réellement oublié.  

Un archet de violon brisé : Cinq auditions. C’est ce qu’il a fallut à Romy avant qu’elle n’obtienne sa place dans le prestigieux National Orchestra of Wales, le tout s’étalant sur quelques années. Elle se souvient encore de sa première fois, du stress qui l’avait envahi et du regard supérieur que les musiciens plus âgés et plus expérimentés qu’elle lui avaient lancé des coulisses, ce jour-là. Elle avait tout donné lors de sa performance, persuadée qu’elle gagnerait sa place au sein de l’orchestre en un claquement de doigts. N’avait-elle pas terminé première de sa promotion, au conservatoire? Elle était compétente et douée, elle le savait. Mais rien n’aurait pu la préparer à la déception qui l’envahit quand elle reçut cette lettre de refus, la première d’une série de quatre. Frustrée, elle avait jeté son dévolu sur ce pauvre archet qu’elle brisa en deux avant de s’écrouler, en larmes, sur son lit. Aujourd’hui, lorsqu’elle regarde ce fin morceau de bois fissuré, elle remercie le ciel pour ces échecs qui n’ont fait que la pousser à se dépasser encore plus, et à devenir la meilleure qui soit.

Un sweat-shirt : Elle sortait rarement ce chandail de sa boîte, par crainte que sa propre sœur la surprenne. Après tout, cette relique du passé était loin d’être aussi anodine qu’elle en paraissait. Ce sweat-shirt avait appartenu à Wane et durant ces quartes dernières années, elle l’avait conservé chez elle, ne se trouvant pas la force de le lui rendre. Notamment, car il était en prison pour un meurtre qu’il n’avait pas commis, mais aussi, car il signifiait beaucoup plus pour eux deux. Une preuve de plus pour clamer son innocence, pour appuyer cet alibi qui aurait pu lui épargner tout ceci. Mais devoir avouer l’affable vérité à toute une assemblée de jurés, et à sa sœur, surtout, les avait effrayés, à l’époque. Ils se fréquentaient alors depuis près d’un mois dans le plus grand des secrets, et déjà que Capucine se devait de supporter le fait qu’Alice l’avait trahi, elle n’aurait pas supporté d’apprendre, dans ces temps difficiles, que sa propre sœur l’avait fait aussi. Ils avaient donc préféré garder sous silence toute cette histoire. Romy n’avait que conservé ce souvenir de Wane, se délestant de tout le reste, et elle y trouvait parfois refuge, quand l’envie de tout balancer lui venait en tête. Elle ne pourrait jamais se résoudre à faire ça.